dimanche 29 juillet 2012

50 ans trans-atlantiques!

J'ai un ami coureur qui habite le sud de la France, Philippe, le "Pink Runner" en personne, il est aussi passionné de course que moi. Tous les deux nous avons eu 50 ans cette année, lui en avril et moi en juin. Hé oui, ainsi va la vie!

Toujours est-il qu'au hasard d'une conversation, nous avons eu l'idée de souligner nos 50 ans de façon toute spéciale; c'est ainsi que nous nous sommes donné rendez-vous aujourd'hui, pour nous entraîner "ensemble".... mais en restant chacun sur nos continents respectifs. Nous avons donc couru 50 minutes (pour 50 ans), exactemement au même moment (moi à 13h30 heure de Montréal, et Philippe à 19h30 heure de France (Fontvieille), en respectant le décalage horaire).

Que célébrons nous?

- Nous avons eu 50 ans, en soi y'a de quoi célébrer! ;-)

- Nous célébrons le fait que nous avons 50 ans avec l'immense privilège d'avoir la santé pour chausser nos souliers de course presque tous les jours! C'est pas rien!

- Nous célébrons le fait que la course à pied fait disparaitre les océans, elle abolit les frontières et permet de partager notre passion pour la course à pied ainsi que notre belle folie (avec l'aide des réseaux sociaux bien sûr)!

Des milliers de kilomètres et un océan ne nous ont pas empêché de nous rejoindre dans la course! C'est beau ça mes amis!

J'ai donc couru en souriant à la pensée de Philippe se baladant au même moment dans sa belle contrée!

Voici donc un résumé de ma balade, avec tout d'abord la mise en contexte:





Maintenant je dois patienter car il n'est pas encore l'heure, j'en profite pour m'échauffer un brin.



J'attend encore quelques minutes.... et c'est l'heure du départ


J'ai opté pour mon terrain de jeu habituel, sur le bord de la rivière! 


Lors d'une mini-pause pour boire et prendre un cliché du paysage (il fait TRÈS chaud!)


Les sentiers sont bien jolis (... et il fait chaud)


J'aime beaucoup cet endroit; ça fait déjà 24 minutes, je vais faire demi-tour.


Et finalement, après 50 minutes, c'était terminé!

Bon 50 à toi cher Philippe!



Et maintenant, vous pouvez voir ici le compte-rendu de Philippe!








mardi 29 mai 2012

Mon 2e marathon, Ottawa 2012

Avant-hier c'était le Marathon d'Ottawa. J'ai pris le départ... et j'ai franchi la ligne d'arrivée. Je ne le réalise que très peu encore.



Tout d'abord, mes 18 semaines d'entrainement-marathon se sont déroulées sans embûches; durant les 2 premières semaines j'ai eu un gros rhume ainsi qu'une petite blessure (après avoir patiné), mais que du plaisir par la suite. Mon corps est plus fort que l'été dernier et j'ai également un peu plus d'expérience, ce fut donc beaucoup plus facile que la première fois; et ce, malgré le fait que mon entrainement fut beaucoup plus intense, notamment par l'ajout de 2 séances d'intervalles par semaine (aucun intervalle dans mon 1er entrainement-marathon).

Dans les dernières semaines, j'en ai peu parlé mais  j'ai eu des craintes car j'ai de la difficulté à réaliser que je suis réellement une marathonienne. Je me suis passé des remarques du genre: "La première fois ce n'était que de la chance", "La première fois c'était parce que je n'étais pas seule" (j'étais avec Éric), "Je n'ai  réussi mon premier marathon que parce que je cours très lentement, donc je n'ai pas de mérite, donc je ne suis pas vraiment une marathonienne"... Alors je me suis dit que cette fois-ci, j'allais certainement recevoir une méchante raclée! Je me sentais pourtant bien prête, mon endurance lors de mes longues sorties était très bonne, ma vitesse s'était grandement amélioré, mais je ne sais pas... encore le sentiment d'imposteur qui me ronge je crois. Je ne suis également pas bien à l'aise avec ce que mon corps projette, je n'ai pas le profil du coureur, encore moins celui du marathonien typique; le poids en trop, les bourrelets ici et surtout là, de la peau pour faire le tour de deux personnes, ça me rend peu à l'aise. Évidemment, à l'approche de l'été ce sentiment s'accentue car on se dévêtit. Mais je tiens à ne pas me cacher et j'ose, même si je trouve ça intensément difficile et gênant. Pourquoi est-ce que j'y tiens tant? Parce que je souhaite être un modèle pour tous ceux qui n'osent pas. Tout simplement! Et me donner ce rôle, c'est comme si ça me donnait le droit d'être là, sur un départ de marathon ou de n'importe quelle autre course. Mais bien sûr, je tente de ne pas donner trop de voix à ce côté de moi qui doute... car j'allais de toute façon courir mon 2e marathon.

La semaine dernière, j'ai pris grand soin de ma préparation alimentaire; j'ai adopté une alimentation extrêmement équilibrée pour tout le début de la semaine, et à partir de mercredi soir, le carbo-load (surcharge de glucides) a débuté. À partir de ce moment, mon plan était de prendre entre 500 et 600g de glucides par jour (la prescription pour mon poids), c'est la première fois que je tentais un carbo-load calculé. Jeudi j'ai constaté que la tâche était plus ardue que je prévoyais et je n'ai réussi qu'à prendre 440g de glucides dans ma journée. Vendredi j'ai pu monter la charge à 515g car j'ai revu à la baisse les portions de protéines; on dit d'observer les ratios suivant lors du carbo-load: 60 à 70% de glucides, 10 à 20% de protéines et 20 à 30% de gras, mais avec ce ratio de protéines, je manquais d'appétit pour ingurgiter tous les glucides voulus. J'ai répété pour la journée de samedi (525g). J'ai pris en note tout ce que j'ai mangé et je m'en servirai lors du prochain marathon, oui je sais que ça fait beaucoup de calculs, mais maintenant que c'est fait, je n'aurai qu'à suivre la liste! 

J'en arrive au principal, la journée de dimanche!

Je me suis levée à 3h50 du matin pour être en mesure de déjeuner à 4h00 (un déjeuner de 140g de glucide). La nervosité m'a alors enveloppé dans ses bras pour ne plus me lâcher jusqu'à l'heure du départ vers le site de la course, j'étais nerveuse mais heureuse! En arrivant sur place, j'ai eu le grand plaisir de voir quelques amis (Alexandre, Léo, Norm, Daniel) et je me suis installée dans mon corral. J'ai complètement changé ma stratégie de course au moment même où le départ a été lancé; he oui, j'ai tout à coup décidé de suivre le grand lapin de 4h45 qui était juste devant moi. Le défi c'est que ce lapin allait courir en 10:1 (10 minutes de course, suivi de 1 minute de marche), moi je ne m'entraine jamais comme ça. Mon objectif... non, non, pas mon objectif... mon souhait (voilà, c'est mieux) était de faire mon marathon en moins de 5h00, 4h59 ferait mon grand bonheur. Donc le lapin de 4h45, c'était plutôt ambitieux, d'autant plus que s'il marche à toutes les 10 minutes, le pace de course est donc plus rapide que ce que j'avais prévu comme plan de course. Bof, allez Claire, on rigole là; si ça ne fait pas je n'aurai qu'à me réajuster bien rapidement. Bien ce super-lapin, je l'ai suivi durant 30 beaux km, j'ai adoré l'expérience. Nous étions un beau groupe, tous bien accrochés à notre meneur d'allure, bien agréable comme truc. Le pace de course oscillait entre 6:10 et 6:40 et ça se passait très bien. Au 12e km, Anne une amie DM m'attendait, wow que j'étais heureuse, ça m'a donné une belle dose d'énergie. Au 30e km, nous étions dans un faux-plat ascendant et la distance entre le lapin et moi s'est un peu accentuée; j'ai voulu accélérer pour le rattraper mais j'ai eu peur: "Je sais bien qu'il ne reste que 12 km, mais mausus, tout à coup que je rencontre le fameux mur (que je n'ai encore jamais rencontré) et que je ne réussisse pas à le franchir... et que je ne finisse pas la course... Oh non, pas question! De toute façon j'ai du jeu pour terminer en bas de 5h00 car j'ai franchi le 30e km en 3h24". J'ai alors laissé aller mon lapin, pas grave. Au 36e km, j'ai fait une pause toilette qui s'est un peu éternisée et lorsque je suis ressortie de la toilette, il y avait une file de 6 personnes qui attendaient, "S'cusez", "I'm sorry"... Ensuite, j'ai commencé à avoir hâte que ça finnisse; mes jambes avaient commencé à fatiguer  aux environs du 29e km et là, au 37e, la fatigue était plus présente. Au 39e km, double surprise: Mon amie, ma mère et ma soeur sont là, wow; et en plus, je croise Pierre (qui a terminé son propre marathon en 3h08) et qui décide de m'accompagner pour mes 3 derniers km. Je suis tellement contente, il jase et ça me change les idées, il sait exactement quoi dire ce cher Pierre! Durant ces derniers km, j'ai eu quelques petits "tilts" dans les mollets (les précurseurs aux crampes) mais à chaque fois, j'ai marché un peu et les crampes ne sont jamais venues. Et voilà le dernier droit est devant moi, que 300 mètres à faire, j'oublie la fatigue; à 100 mètres je vois mes amis coureurs DMSonia et Brent, ainsi que ma famille, ils crient tous en me voyant, je crie et je sautille!! J'entend mon nom au micro, Pierre me répète que je vais réussir à faire en moins de 5h00, je fonce et je franchis le fil d'arrivée!! Wow, quel beau "feeling"!! Temps officiel: 4h56.


J'ai eu le temps d'analyser ma course:

- du 1er au 10e km,  (10 km) j'ai maintenu un pace de 6:30
- du 10e km au 21,1e km, (11,1 km) j'ai maintenu un pace de 6:50
- du 21,1e km au 30e km, (8,9 km) j'ai maintenu un pace de 7:04
- du 30e km au 42,2e km, (12,2 km) j'ai maintenu un pace de 6:58

Je crois que j'ai relativement bien géré ma course et j'en suis très heureuse. Toutefois, je regrette un peu de ne pas avoir oser plonger dans la difficulté, je sens que j'aurais été capable de faire 4h45. Mais la ligne est si mince entre "ce qu'on peut" et "ce qu'on ne peut pas"... Mais en même temps, je les aime mes marathons relax, je les aime beaucoup! Et j'ai tout de même la satisfaction de me classer dans la fin du 2e tiers de ma catégorie (45-49 ans) et j'aurai pourtant 50 ans dans 10 jours. 

Nous sommes mardi, 48 heures après le marathon, je n'ai pas de douleur, pas de fatigue, je suis en pleine forme et j'ai couru 7 joyeux km ce matin. Ne reste qu'à choisir mon prochain marathon. 

J'ai encore une fois fait un marathon de rêve! Je mesure tellement ma chance de pouvoir le faire. Je réalise peu, mais je mesure ma chance, oh que oui!





jeudi 26 janvier 2012

Manipulatrice

J'ai débuté mon entraînement-marathon dimanche dernier... et je n'ai pas couru depuis ce temps. Nous sommes jeudi; j'ai le rhume, un gros rhume. Je peux donc dire que la semaine 1 de mon programme est disparue, mon plan de 18 semaines est donc devenu un plan de 17 semaines. Ce n'est pas grave, je suis manipulatrice!

Avant d'aller plus loin dans cette voie, je vais jaser "plan" un petit peu. Je ne parle pas ici de mon plan à moi (j'y reviendrai dans un prochain billet), je parle de plan en général. Dans la plupart des plans, on retrouve généralement 3, 4, ou 5 sorties par semaine; il y a des entraînements par intervalles et/ou tempo, des entraînements en côtes, une longue sortie, des plus courtes... Et bien sûr, des rythmes de course qui nous sont propres. On suit le plan et quelques semaines plus tard, on participe à la course à laquelle on s'est inscrit avec tant d'excitation. Toutefois, après quelques années de plans enfilés les uns derrière les autres, on découvre un autre élément bien important qui est directement relié au plan: L'environnement. Quand je parle d'environnement, je parle de:

- Mon corps: Âge, antécédents, état général, alimentation, blessures (actuelles ou antérieures), rhumes/maladies, faiblesses, forces...

- La météo québécoise: 4 saisons (dont 4 mois d'hiver), de -25°C à 38°C, chaleur accablante, froid sibérien, pluie, neige, verglas...

- Surfaces: Sèches, enneigées, très enneigées, glacées, très glacées...

- Horaire hors-course (incluant aussi famille, amis, voyages): Toutes les obligations et loisirs hors-course.

Et c'est ici que je deviens manipulatrice. Je m'explique. Prenons mon rhume en exemple avec le constat que la première semaine de mon plan vient de partir en fumée. Je dois d'abord spécifier que dans un entraînement-marathon, la progression est significative à chaque semaine; j'ajoute que mon corps n'apprécie guère les reprises d'entraînement qui ne sont pas progressives. Toutefois, la semaine prochaine, selon mon plan, je dois  courir 40 km sur 5 sorties, dont deux entraînements en intensité (intervalles et tempo) et une longue de 12 km. Il est bien évident que chaque semaine du plan a sa raison d'être et il n'est pas question que je prenne du retard; MAIS, il est également hors de question de risquer une blessure. Donc, je manipule mon plan, pas trop pour éviter que ça n'affecte ma progression mais juste assez pour que mon corps le supporte bien. En somme, je manipule mon plan, mon corps et mon marathon n'y verront que du feu! Comme je commence à me connaître en tant que coureuse, je suis en mesure d'identifier ce à quoi je suis particulièrement sensible. Donc, la semaine prochaine, je maintiendrai le kilométrage prévu et le nombre d'entraînements; cependant, je vais alléger l'intensité des intervalles. Je prendrai également soin de courir sur des surfaces sèches. Ni vu ni connu, à la fin de la semaine 2, tout sera rentré dans l'ordre. Je dois spécifier que mes choix pour la semaine prochaine sont basés sur des faiblesses et des forces qui me sont propres, ce n'est pas une recette universelle.

Pour être une bonne manipulatrice, je me dois toutefois d'anticiper les éventuelles difficultés et bien entendu, je m'assure d'arriver en forme et bien prête à chaque début d'un programme d'entraînement. En bref, si l'on veut être sournois, on s'assure d'avoir du solide à la base.

Il y a de nombreuses raisons environnementales qui peuvent faire en sorte que je manipule un peu mon plan. Il peut arriver que je manipule mon plan un tantinet dans un but purement ludique (ex: Une grosse sortie de prévue? Je ne ferais pas ma longue le lendemain) mais la grande majorité du temps, quand il m'arrive de manipuler, c'est principalement pour éviter les blessures.  Cependant, il faut garder à l'esprit que la manipulation a ses limites et qu'un plan ne doit pas être amputé indûment, si cela devenait nécessaire, c'est alors l'objectif qu'il faudrait modifier.

Jusqu'ici, la manipulation me réussit bien. J'en ai usé occasionnellement, notamment à mon retour de France où j'avais trop peu couru. Aussi, mon pied gauche, fragilisé par ma fasciite plantaire de janvier 2011, a très souvent bénéficié de certaines entourloupettes de plan. Pour l'instant, je renifle, je me mouche, je tousse et je croise les doigts pour me réveiller demain avec le regard clair et les jambes impatientes.

vendredi 20 janvier 2012

Embarquement immédiat!

- "Attention! Attention!  Madame Souliers Magiques, veuillez vous diriger immédiatement vers le quai numéro 42,195. La Galère de madame est avancée!"

- Attendez, je suis là, je suis prête! J'arrive!

Hé oui! C'est donc dans 2 jours (le 22 janvier) que je débuterai un nouvel entraînement qui me mènera vers mon deuxième marathon, le 27 mai prochain à Ottawa. Ici, je ressens un mélange d'excitation et d'appréhension; c'est excitant car c'est avec grand plaisir et armée d'une grande motivation que je m'embarque à nouveau dans cette belle aventure, toutefois, ça donne un peu le vertige car ça représente tellement de travail. Le marathon lui-même ne dure que quelques petites heures, c'est la récompense, c'est la célébration; mais les 5 mois qui précèdent, quelle galère! Courir un marathon, c'est un peu comme pouvoir mettre le pied sur une île exotique durant quelques heures, mais pour pouvoir aller sur l'île, on doit s'embarquer sur la galère et ramer. C'est le principe! On rame un bon coup, on accoste sur l'île et on fait la fiesta! L'île est loin, il faut ramer fort et longtemps, mais ça vaut tellement le détour! Tellement!

Je reviendrai dans un prochain billet afin d'élaborer un peu à propos de mon choix du Marathon d'Ottawa, je compte aussi jaser de mon plan d'entraînement.

Ha oui! Je me suis également inscrite à la loterie pour le Marathon de New York qui aura lieu en novembre, je saurai en avril si j'aurai cette chance. J'aimerais beaucoup y participer cette année car j'aurai 50 ans en juin et je dois dire que faire le marathon de New York, c'est un sacré beau cadeau de fête!

Alors voilà, c'est l'embarquement dans quelques heures. J'enverrai des cartes postales! :o)