mercredi 28 mai 2014

Mon 4e marathon, Ottawa 2014


Je nourris tellement peu mon blog, je n'ai même pas raconté mon 3e marathon de septembre dernier (je le ferai bientôt). Pour l'instant, voici donc le récit de mon 4e marathon, le Marathon d'Ottawa, 25 mai 2014.

Ce matin-là, nerveuse mais pas outre-mesure, la bonne humeur est au rendez-vous et allez-hop je m'en vais me "marathoner" Ottawa! (Dans ma vie à moi, marathoner est un verbe). J'arrive sur le site et je rencontre tout plein d'amis (mon grand grand plaisir pré-marathon par excellence!), je ne les nommerai pas tous mais vous savez qui vous êtes, j'ai apprécié ++++ mes petits moment avec tous ceux que j'ai vu, même si ce fût parfois quelques secondes seulement! 
Ensuite, le départ! Le coup de gun me donne la chair de poule, un grand sentiment de bonheur et une boule d'émotion dans la gorge, ce sera mon 4e marathon, mais faire partie de cette grosse folie m'émeut encore. J'apprécie ma chance. J'ai décidé de suivre le lapin de 4h45 (comme j'avais fait il y a 2 ans ici), on s'élance donc. Le pace est super, j'apprécie l'approche et le support du lapin, tout est cool. Sur les 6 premiers km, on doit regarder où on met les pieds (malgré la beauté du paysage, le Canal Rideau avec sa petite brume qui flotte au-dessus, c'est très joli) car il y a une foule dense, un faux pas ferait un effet de domino sur tous les coureurs! À ce moment, je sens quelques mouvements dans mon ventre, ohhh non, je devrai faire un arrêt aux toilettes. Mais si je m'arrête, je perdrai le lapin. Bof, allez Claire, on prend un risque: Je vais accélérer la cadence et prendre de l'avance, je m'arrêterai aux toilettes et lorsque j'en sortirai, je n'aurai qu'à embarquer dans le train du lapin. Je cours donc un peu plus vite jusqu'au km #10, petit tour aux toilettes, et qui est juste devant moi lorsque je sors? Mon lapin! Je suis parfaitement consciente que j'ai pris un risque, adopter un pace de 20 sec + vite sur ces 4 km me coûtera peut-être cher un peu plus tard, mais bon si ça "fouère", ça "fouèrera", c'est pas comme si on allait m'expulser du pays! (oui, le verbe fouèrer fait définitivement partie du dictionnaire du marathonien).
Alors on poursuit notre route, tout va bon train jusqu'au moment ou on traverse le pont pour entrer au Québec, pas de fatigue, la vie est belle!
En arrivant à Gatineau, je redécouvre les côtes, côtes que mon lapin gravit à bon pace, je commence à fatiguer un brin. Au 23e km, je commence à en avoir marre (on est juste au 23e hein, vous remarquez la bonne blague, c'est pas mal tôt pour être tannée!) et il commence à faire chaud, le soleil s'est montré la face depuis un bon moment. Au 25e km, je décide de divorcer de mon lapin car je n'arrive plus à le suivre, l'union n'allait plus nulle part, aussi bien en rester là. Un peu plus tard, on revient à Ottawa, j'ai un petit regain d'énergie, qui s'estompera dans le beau mais foutu parc interminable qui nous mène au 31e km. Là j'en ai ma claque, mais qu'est-ce que je fous ici moi là? Marathon marathon, pas si l'fun que ça après tout. Allez Claire, un peu de sérieux, je vais rentrer dans ma bulle, aller puiser au fond de moi, sortir les mantras et tout le tintouin habituel.... J'ai tenu ça 15 secondes gros max, heille d'la marde, je sais que mon chrono ne sera pas comme je l'espérais, alors pourquoi forcer hein? J'ai répondu à cette question en deux temps et trois petits pas: Je vais courir tranquilou et marcher chaque fois que j'en aurai envie (et j'en ai eu envie souvent!!). Les 10 derniers km, ben je les ai trouvés l-o-n-g-s, j'avais mal à une fesse, j'avais l'énergie dans le fond de la cave, mes hanches me faisaient dire que j'étais très folle, et j'avais chaud! Mais j'ai tout de même franchi la distance, wow; à 200 mètres du portail d'arrivée, j'ai tellement clanché, allez qu'on en finisse!! Et au fil d'arrivée, frissons de fierté, larmes au bords des yeux.. la magie opère car malgré la difficulté, malgré le chrono pas top, je suis très fière comme d'habitude! Un marathon, c'est dur et c'est long, on mérite d'être fiers... et c'est tellement mérité! La médaille au cou je suis allée conclure ça au resto avec mes copines marathoniennes Josée et Anne-Lise! La vie est belle!







dimanche 29 juillet 2012

50 ans trans-atlantiques!

J'ai un ami coureur qui habite le sud de la France, Philippe, le "Pink Runner" en personne, il est aussi passionné de course que moi. Tous les deux nous avons eu 50 ans cette année, lui en avril et moi en juin. Hé oui, ainsi va la vie!

Toujours est-il qu'au hasard d'une conversation, nous avons eu l'idée de souligner nos 50 ans de façon toute spéciale; c'est ainsi que nous nous sommes donné rendez-vous aujourd'hui, pour nous entraîner "ensemble".... mais en restant chacun sur nos continents respectifs. Nous avons donc couru 50 minutes (pour 50 ans), exactemement au même moment (moi à 13h30 heure de Montréal, et Philippe à 19h30 heure de France (Fontvieille), en respectant le décalage horaire).

Que célébrons nous?

- Nous avons eu 50 ans, en soi y'a de quoi célébrer! ;-)

- Nous célébrons le fait que nous avons 50 ans avec l'immense privilège d'avoir la santé pour chausser nos souliers de course presque tous les jours! C'est pas rien!

- Nous célébrons le fait que la course à pied fait disparaitre les océans, elle abolit les frontières et permet de partager notre passion pour la course à pied ainsi que notre belle folie (avec l'aide des réseaux sociaux bien sûr)!

Des milliers de kilomètres et un océan ne nous ont pas empêché de nous rejoindre dans la course! C'est beau ça mes amis!

J'ai donc couru en souriant à la pensée de Philippe se baladant au même moment dans sa belle contrée!

Voici donc un résumé de ma balade, avec tout d'abord la mise en contexte:





Maintenant je dois patienter car il n'est pas encore l'heure, j'en profite pour m'échauffer un brin.



J'attend encore quelques minutes.... et c'est l'heure du départ


J'ai opté pour mon terrain de jeu habituel, sur le bord de la rivière! 


Lors d'une mini-pause pour boire et prendre un cliché du paysage (il fait TRÈS chaud!)


Les sentiers sont bien jolis (... et il fait chaud)


J'aime beaucoup cet endroit; ça fait déjà 24 minutes, je vais faire demi-tour.


Et finalement, après 50 minutes, c'était terminé!

Bon 50 à toi cher Philippe!



Et maintenant, vous pouvez voir ici le compte-rendu de Philippe!








mardi 29 mai 2012

Mon 2e marathon, Ottawa 2012

Avant-hier c'était le Marathon d'Ottawa. J'ai pris le départ... et j'ai franchi la ligne d'arrivée. Je ne le réalise que très peu encore.



Tout d'abord, mes 18 semaines d'entrainement-marathon se sont déroulées sans embûches; durant les 2 premières semaines j'ai eu un gros rhume ainsi qu'une petite blessure (après avoir patiné), mais que du plaisir par la suite. Mon corps est plus fort que l'été dernier et j'ai également un peu plus d'expérience, ce fut donc beaucoup plus facile que la première fois; et ce, malgré le fait que mon entrainement fut beaucoup plus intense, notamment par l'ajout de 2 séances d'intervalles par semaine (aucun intervalle dans mon 1er entrainement-marathon).

Dans les dernières semaines, j'en ai peu parlé mais  j'ai eu des craintes car j'ai de la difficulté à réaliser que je suis réellement une marathonienne. Je me suis passé des remarques du genre: "La première fois ce n'était que de la chance", "La première fois c'était parce que je n'étais pas seule" (j'étais avec Éric), "Je n'ai  réussi mon premier marathon que parce que je cours très lentement, donc je n'ai pas de mérite, donc je ne suis pas vraiment une marathonienne"... Alors je me suis dit que cette fois-ci, j'allais certainement recevoir une méchante raclée! Je me sentais pourtant bien prête, mon endurance lors de mes longues sorties était très bonne, ma vitesse s'était grandement amélioré, mais je ne sais pas... encore le sentiment d'imposteur qui me ronge je crois. Je ne suis également pas bien à l'aise avec ce que mon corps projette, je n'ai pas le profil du coureur, encore moins celui du marathonien typique; le poids en trop, les bourrelets ici et surtout là, de la peau pour faire le tour de deux personnes, ça me rend peu à l'aise. Évidemment, à l'approche de l'été ce sentiment s'accentue car on se dévêtit. Mais je tiens à ne pas me cacher et j'ose, même si je trouve ça intensément difficile et gênant. Pourquoi est-ce que j'y tiens tant? Parce que je souhaite être un modèle pour tous ceux qui n'osent pas. Tout simplement! Et me donner ce rôle, c'est comme si ça me donnait le droit d'être là, sur un départ de marathon ou de n'importe quelle autre course. Mais bien sûr, je tente de ne pas donner trop de voix à ce côté de moi qui doute... car j'allais de toute façon courir mon 2e marathon.

La semaine dernière, j'ai pris grand soin de ma préparation alimentaire; j'ai adopté une alimentation extrêmement équilibrée pour tout le début de la semaine, et à partir de mercredi soir, le carbo-load (surcharge de glucides) a débuté. À partir de ce moment, mon plan était de prendre entre 500 et 600g de glucides par jour (la prescription pour mon poids), c'est la première fois que je tentais un carbo-load calculé. Jeudi j'ai constaté que la tâche était plus ardue que je prévoyais et je n'ai réussi qu'à prendre 440g de glucides dans ma journée. Vendredi j'ai pu monter la charge à 515g car j'ai revu à la baisse les portions de protéines; on dit d'observer les ratios suivant lors du carbo-load: 60 à 70% de glucides, 10 à 20% de protéines et 20 à 30% de gras, mais avec ce ratio de protéines, je manquais d'appétit pour ingurgiter tous les glucides voulus. J'ai répété pour la journée de samedi (525g). J'ai pris en note tout ce que j'ai mangé et je m'en servirai lors du prochain marathon, oui je sais que ça fait beaucoup de calculs, mais maintenant que c'est fait, je n'aurai qu'à suivre la liste! 

J'en arrive au principal, la journée de dimanche!

Je me suis levée à 3h50 du matin pour être en mesure de déjeuner à 4h00 (un déjeuner de 140g de glucide). La nervosité m'a alors enveloppé dans ses bras pour ne plus me lâcher jusqu'à l'heure du départ vers le site de la course, j'étais nerveuse mais heureuse! En arrivant sur place, j'ai eu le grand plaisir de voir quelques amis (Alexandre, Léo, Norm, Daniel) et je me suis installée dans mon corral. J'ai complètement changé ma stratégie de course au moment même où le départ a été lancé; he oui, j'ai tout à coup décidé de suivre le grand lapin de 4h45 qui était juste devant moi. Le défi c'est que ce lapin allait courir en 10:1 (10 minutes de course, suivi de 1 minute de marche), moi je ne m'entraine jamais comme ça. Mon objectif... non, non, pas mon objectif... mon souhait (voilà, c'est mieux) était de faire mon marathon en moins de 5h00, 4h59 ferait mon grand bonheur. Donc le lapin de 4h45, c'était plutôt ambitieux, d'autant plus que s'il marche à toutes les 10 minutes, le pace de course est donc plus rapide que ce que j'avais prévu comme plan de course. Bof, allez Claire, on rigole là; si ça ne fait pas je n'aurai qu'à me réajuster bien rapidement. Bien ce super-lapin, je l'ai suivi durant 30 beaux km, j'ai adoré l'expérience. Nous étions un beau groupe, tous bien accrochés à notre meneur d'allure, bien agréable comme truc. Le pace de course oscillait entre 6:10 et 6:40 et ça se passait très bien. Au 12e km, Anne une amie DM m'attendait, wow que j'étais heureuse, ça m'a donné une belle dose d'énergie. Au 30e km, nous étions dans un faux-plat ascendant et la distance entre le lapin et moi s'est un peu accentuée; j'ai voulu accélérer pour le rattraper mais j'ai eu peur: "Je sais bien qu'il ne reste que 12 km, mais mausus, tout à coup que je rencontre le fameux mur (que je n'ai encore jamais rencontré) et que je ne réussisse pas à le franchir... et que je ne finisse pas la course... Oh non, pas question! De toute façon j'ai du jeu pour terminer en bas de 5h00 car j'ai franchi le 30e km en 3h24". J'ai alors laissé aller mon lapin, pas grave. Au 36e km, j'ai fait une pause toilette qui s'est un peu éternisée et lorsque je suis ressortie de la toilette, il y avait une file de 6 personnes qui attendaient, "S'cusez", "I'm sorry"... Ensuite, j'ai commencé à avoir hâte que ça finnisse; mes jambes avaient commencé à fatiguer  aux environs du 29e km et là, au 37e, la fatigue était plus présente. Au 39e km, double surprise: Mon amie, ma mère et ma soeur sont là, wow; et en plus, je croise Pierre (qui a terminé son propre marathon en 3h08) et qui décide de m'accompagner pour mes 3 derniers km. Je suis tellement contente, il jase et ça me change les idées, il sait exactement quoi dire ce cher Pierre! Durant ces derniers km, j'ai eu quelques petits "tilts" dans les mollets (les précurseurs aux crampes) mais à chaque fois, j'ai marché un peu et les crampes ne sont jamais venues. Et voilà le dernier droit est devant moi, que 300 mètres à faire, j'oublie la fatigue; à 100 mètres je vois mes amis coureurs DMSonia et Brent, ainsi que ma famille, ils crient tous en me voyant, je crie et je sautille!! J'entend mon nom au micro, Pierre me répète que je vais réussir à faire en moins de 5h00, je fonce et je franchis le fil d'arrivée!! Wow, quel beau "feeling"!! Temps officiel: 4h56.


J'ai eu le temps d'analyser ma course:

- du 1er au 10e km,  (10 km) j'ai maintenu un pace de 6:30
- du 10e km au 21,1e km, (11,1 km) j'ai maintenu un pace de 6:50
- du 21,1e km au 30e km, (8,9 km) j'ai maintenu un pace de 7:04
- du 30e km au 42,2e km, (12,2 km) j'ai maintenu un pace de 6:58

Je crois que j'ai relativement bien géré ma course et j'en suis très heureuse. Toutefois, je regrette un peu de ne pas avoir oser plonger dans la difficulté, je sens que j'aurais été capable de faire 4h45. Mais la ligne est si mince entre "ce qu'on peut" et "ce qu'on ne peut pas"... Mais en même temps, je les aime mes marathons relax, je les aime beaucoup! Et j'ai tout de même la satisfaction de me classer dans la fin du 2e tiers de ma catégorie (45-49 ans) et j'aurai pourtant 50 ans dans 10 jours. 

Nous sommes mardi, 48 heures après le marathon, je n'ai pas de douleur, pas de fatigue, je suis en pleine forme et j'ai couru 7 joyeux km ce matin. Ne reste qu'à choisir mon prochain marathon. 

J'ai encore une fois fait un marathon de rêve! Je mesure tellement ma chance de pouvoir le faire. Je réalise peu, mais je mesure ma chance, oh que oui!





jeudi 26 janvier 2012

Manipulatrice

J'ai débuté mon entraînement-marathon dimanche dernier... et je n'ai pas couru depuis ce temps. Nous sommes jeudi; j'ai le rhume, un gros rhume. Je peux donc dire que la semaine 1 de mon programme est disparue, mon plan de 18 semaines est donc devenu un plan de 17 semaines. Ce n'est pas grave, je suis manipulatrice!

Avant d'aller plus loin dans cette voie, je vais jaser "plan" un petit peu. Je ne parle pas ici de mon plan à moi (j'y reviendrai dans un prochain billet), je parle de plan en général. Dans la plupart des plans, on retrouve généralement 3, 4, ou 5 sorties par semaine; il y a des entraînements par intervalles et/ou tempo, des entraînements en côtes, une longue sortie, des plus courtes... Et bien sûr, des rythmes de course qui nous sont propres. On suit le plan et quelques semaines plus tard, on participe à la course à laquelle on s'est inscrit avec tant d'excitation. Toutefois, après quelques années de plans enfilés les uns derrière les autres, on découvre un autre élément bien important qui est directement relié au plan: L'environnement. Quand je parle d'environnement, je parle de:

- Mon corps: Âge, antécédents, état général, alimentation, blessures (actuelles ou antérieures), rhumes/maladies, faiblesses, forces...

- La météo québécoise: 4 saisons (dont 4 mois d'hiver), de -25°C à 38°C, chaleur accablante, froid sibérien, pluie, neige, verglas...

- Surfaces: Sèches, enneigées, très enneigées, glacées, très glacées...

- Horaire hors-course (incluant aussi famille, amis, voyages): Toutes les obligations et loisirs hors-course.

Et c'est ici que je deviens manipulatrice. Je m'explique. Prenons mon rhume en exemple avec le constat que la première semaine de mon plan vient de partir en fumée. Je dois d'abord spécifier que dans un entraînement-marathon, la progression est significative à chaque semaine; j'ajoute que mon corps n'apprécie guère les reprises d'entraînement qui ne sont pas progressives. Toutefois, la semaine prochaine, selon mon plan, je dois  courir 40 km sur 5 sorties, dont deux entraînements en intensité (intervalles et tempo) et une longue de 12 km. Il est bien évident que chaque semaine du plan a sa raison d'être et il n'est pas question que je prenne du retard; MAIS, il est également hors de question de risquer une blessure. Donc, je manipule mon plan, pas trop pour éviter que ça n'affecte ma progression mais juste assez pour que mon corps le supporte bien. En somme, je manipule mon plan, mon corps et mon marathon n'y verront que du feu! Comme je commence à me connaître en tant que coureuse, je suis en mesure d'identifier ce à quoi je suis particulièrement sensible. Donc, la semaine prochaine, je maintiendrai le kilométrage prévu et le nombre d'entraînements; cependant, je vais alléger l'intensité des intervalles. Je prendrai également soin de courir sur des surfaces sèches. Ni vu ni connu, à la fin de la semaine 2, tout sera rentré dans l'ordre. Je dois spécifier que mes choix pour la semaine prochaine sont basés sur des faiblesses et des forces qui me sont propres, ce n'est pas une recette universelle.

Pour être une bonne manipulatrice, je me dois toutefois d'anticiper les éventuelles difficultés et bien entendu, je m'assure d'arriver en forme et bien prête à chaque début d'un programme d'entraînement. En bref, si l'on veut être sournois, on s'assure d'avoir du solide à la base.

Il y a de nombreuses raisons environnementales qui peuvent faire en sorte que je manipule un peu mon plan. Il peut arriver que je manipule mon plan un tantinet dans un but purement ludique (ex: Une grosse sortie de prévue? Je ne ferais pas ma longue le lendemain) mais la grande majorité du temps, quand il m'arrive de manipuler, c'est principalement pour éviter les blessures.  Cependant, il faut garder à l'esprit que la manipulation a ses limites et qu'un plan ne doit pas être amputé indûment, si cela devenait nécessaire, c'est alors l'objectif qu'il faudrait modifier.

Jusqu'ici, la manipulation me réussit bien. J'en ai usé occasionnellement, notamment à mon retour de France où j'avais trop peu couru. Aussi, mon pied gauche, fragilisé par ma fasciite plantaire de janvier 2011, a très souvent bénéficié de certaines entourloupettes de plan. Pour l'instant, je renifle, je me mouche, je tousse et je croise les doigts pour me réveiller demain avec le regard clair et les jambes impatientes.

vendredi 20 janvier 2012

Embarquement immédiat!

- "Attention! Attention!  Madame Souliers Magiques, veuillez vous diriger immédiatement vers le quai numéro 42,195. La Galère de madame est avancée!"

- Attendez, je suis là, je suis prête! J'arrive!

Hé oui! C'est donc dans 2 jours (le 22 janvier) que je débuterai un nouvel entraînement qui me mènera vers mon deuxième marathon, le 27 mai prochain à Ottawa. Ici, je ressens un mélange d'excitation et d'appréhension; c'est excitant car c'est avec grand plaisir et armée d'une grande motivation que je m'embarque à nouveau dans cette belle aventure, toutefois, ça donne un peu le vertige car ça représente tellement de travail. Le marathon lui-même ne dure que quelques petites heures, c'est la récompense, c'est la célébration; mais les 5 mois qui précèdent, quelle galère! Courir un marathon, c'est un peu comme pouvoir mettre le pied sur une île exotique durant quelques heures, mais pour pouvoir aller sur l'île, on doit s'embarquer sur la galère et ramer. C'est le principe! On rame un bon coup, on accoste sur l'île et on fait la fiesta! L'île est loin, il faut ramer fort et longtemps, mais ça vaut tellement le détour! Tellement!

Je reviendrai dans un prochain billet afin d'élaborer un peu à propos de mon choix du Marathon d'Ottawa, je compte aussi jaser de mon plan d'entraînement.

Ha oui! Je me suis également inscrite à la loterie pour le Marathon de New York qui aura lieu en novembre, je saurai en avril si j'aurai cette chance. J'aimerais beaucoup y participer cette année car j'aurai 50 ans en juin et je dois dire que faire le marathon de New York, c'est un sacré beau cadeau de fête!

Alors voilà, c'est l'embarquement dans quelques heures. J'enverrai des cartes postales! :o)

mardi 25 octobre 2011

Petite envie de réagir!

Suite au sondage éclair mené par kmag.ca et dont les résultats sont publiés dans le numéro Hiver 2011 de la version papier de kmag (page 10), je me permet quelques réactions.

Tout d'abord, la question posée lors du sondage:

''Selon notre collaborateur Guy Thibault, docteur en physiologie de l'exercice et auteur du best-seller Entraînement cardio, sports d'endurance et performance, les personnes qui n'ont pas la certitude de pouvoir réaliser un marathon en moins de 4h auraient plutôt avantage à se donner des objectifs sur des distances plus courtes, par exemple courir le 10 km en moins de 45 minutes, puis le demi-marathon en moins de 1h50. Êtes-vous en accord avec cette affirmation?''

536 personnes ont répondu à cette question (dont moi-même):

Plutôt en accord: 58,58%
Plutôt en désaccord: 41,42%

Monsieur Thibault explique ensuite son raisonnement en faisant surtout référence aux gens qui visent la performance. (Je vous encourage à lire l'article en question (kmag, Hiver 2011, page 10) car je ne souhaite en aucun cas faire un résumé qui ne reflèterait pas avec justesse la pensée de Monsieur Thibault. Je tiens à souligner que c'est un spécialiste que je respecte énormément et je m'inspire d'ailleurs de ses théories dans mes propres entraînements).

Sauf que...

Personnellement, je crois qu'il est important de nuancer. La course à pied est en effet l'heureuse victime d'une popularité grandissante, que ce soit ici au Québec ou ailleurs dans le monde. Par ailleurs, la proportion de gens qui courent dans un but purement récréatif augmente de façon exponentielle. Par curiosité, j'ai analysé les résultats du marathon de Montréal et voici ce que j'en ai retenu:

-  2622 coureurs ont pris le départ du marathon (1970 hommes et 651 femmes)
-  2534 coureurs ont terminé l'épreuve (1903 hommes et 631 femmes)
-  chrono moyen: 4:17:18
-  921 coureurs ont franchi la distance en moins de 4h00 (36% des 2534 marathoniens)
-  1613 coureurs ont franchi la distance en plus de 4h00 (64% des 2536 marathoniens)

Je me suis permis d'examiner également les résultats du demi-marathon et les résultats sont encore plus étonnants:

-  7098 coureurs ont franchi le fil d'arrivée du demi-marathon (3841 hommes et 3257 femmes)
-  chrono moyen: 2:09:41
-  997 coureurs ont franchi la distance en moins de 1h50 (14% des coureurs)
-  6101 coureurs ont franchi la distance en plus de 1h50 (86% des coureurs)

Donc, si on suit le raisonnement qui veut que les coureurs plus lents se confinent désormais aux distances de 5 et 10 km, il est clair que la participation aux longues distances chuterait de façon spectaculaire. Et que dire de l'avenir du Marathon de Montréal!!

Je comprend bien que Monsieur Thibault s'adresse davantage aux adeptes de performances, quoi qu'il ajoute que courir durant plus de 4h00 augmente drastiquement le risque de blessures de surutilisation et de surentraînement (Personnellement, je crois que la vitesse est également porteuse d'autant de blessures).  Ce qui me fait particulièrement réagir, c'est que tous les coureurs plus lents vont croire qu'ils n'ont pas leur place dans les grandes courses de fond. C'est bien dommage! Mis à part quelques courses qui s'adressent aux élites seulement (Boston par exemple), le succès et le rayonnement mondial d'une course s'appuie entre autre sur la popularité de l'évènement. Les statistiques de la dernière décennie démontrent clairement que les évènements-Marathon sont de plus en plus courus par des coureurs récréatifs.

 Nous avons enfin la chance d'avoir un magazine de course qui s'adresse à nous, kmag est d'ailleurs de plus en plus populaire auprès des coureurs de tous les genres. Cependant, le genre de conclusion amenée par le sondage-éclair, pourrait décourager bien des gens qui auraient pu avoir envie de se mettre à la course à pied. Le sport c'est la santé! Tout le monde le dit. Mais toujours selon l'article du kmag, on devrait pouvoir courir un marathon sous les 4h00, courir un demi-marathon sous les 1h50 ou courir un 10 km sous les 45 minutes, mais TRÈS PEU de gens ont accès à ce genre de performance. Vraiment très peu!

Pour ma part, il est hors de question que je cesse de participer à des marathon ou demi-marathon. J'y suis j'y reste parce que j'y suis accro, tout simplement! Je sais pertinemment que mes antécédents ainsi que mon gabarit (et un peu mon âge aussi) m'empêchent de courir rapidement, ça m'est carrément impossible. Avec le temps, je vais très certainement améliorer un peu ma vitesse, mais il me sera impossible d'atteindre les chronos sus-mentionnés. Impossible! Cependant, le plaisir que j'ai à courir des demi-marathons et des marathons ne diminuera jamais. Ce qui s'applique à moi, s'applique bien sûr à de nombreux autres coureurs, j'espère seulement que des coureurs ne seront pas intimidés par le genre de conclusion faisant suite au sondage. Voilà!

J'ai dit ce que j'avais à dire à ce sujet; mais pendant qu'on y est, je vais partager quelques autres statistiques du marathon. C'est toujours intéressant!

Répartition des catégories et nombre de participants:
Hommes:                         Femmes:
18-24: 183                       18-24: 65
25-29: 205                       25-29: 133
30-34: 304                       30-34: 112
35-39: 391                       35-39: 129
40-44: 305                       40-44: 83
45-49: 265                       44-49: 74
50-54: 162                       50-54: 34
55-59: 87                         55-59: 14
60-64: 40                         60-64: 5
65-69: 15                         65-69: 2
70+:    12                         70+:    0

- 3% des hommes ont abandonné avant la fin de la course. (57% de ceux qui ont abandonné ont passé le 21e km en moins de 2hres).

- 3% des femmes ont abandonné (He oui, le même % que chez les hommes). (20% des femmes qui ont abandonné ont franchi le 21e km en moins de 2hres. Je dois spécifier que les statistiques du 21e km sont purement informatives puisqu'on ne peut pas comparer hommes et femmes à ce niveau).

- Il y a 37 hommes qui ont fait le marathon en moins de 3hres.
- Il y a 5 femmes qui ont fait le marathon en moins de 3 hres.

- Chez les hommes, les coureurs les plus rapides (marathon en moins de 3h00) ont entre 18 et 59 ans, avec une majorité entre 25 et 39 ans.
- Chez les femmes, les coureuses les plus rapides (marathon en moins de 3h20) ont entre 18 et 49 ans, avec une majorité entre 25 et 39  ans.

Alors voilà! C'était la minute statistique!!! Je pourrais poursuivre l'analyse statistique encore un peu plus, ce n'est ni l'envie ni la curiosité qui manque, mais on s'arrête là!!!




vendredi 30 septembre 2011

Je suis marathonienne

Ça y est!! Chose accomplie, depuis dimanche dernier, je suis marathonienne!!!

Avant de poursuivre plus loin dans le récit de cette belle aventure, j'aimerais spécifier un point important, une note à moi-même: Je vais tenter de décrire ma course avec les mots et les émotions les plus justes, les plus appropriés... Mais je sais que je n'y parviendrai pas. Alors Claire, si dans quelques temps, ou quelques années, tu relis ce billet, sache que ce que tu as vécu durant ton premier marathon, c'était encore beaucoup plus fort et beaucoup plus exaltant que de la façon dont tu le décris ici!

Alors voilà:

Tout d'abord, impossible de passer sous silence la semaine qui a précédé la course mais ça se résume très simplement: Me reposer, manger, dormir, manger, trop peu courir, manger.... et ATTENDRE..... Et pour couronner le tout, la météo qui se met à nous annoncer une journée très chaude et très humide pour dimanche... NON, pas ça!!! Moi qui rêvais de courir un marathon avec un beau 12°C sans humidité!!!! Et dimanche, il faisait effectivement très chaud et humide.... Mais j'ai tout de même vécu un marathon de RÊVE!!!!!!!

Alors dimanche dernier, le 25 septembre, après avoir épinglé mon précieux dossard sur mon coeur et après de (très) nombreux préparatifs, j'ai pris le métro à 7h00. Direction, le pont Jacques Cartier.


(Pour ne pas alourdir davantage ce billet-marathon, j'éviterai les détails de ma semaine d'affûtage, ainsi que tout ce qu'implique le petit matin pré-marathon. J'y reviendrai toutefois dans un prochain billet).

Tout d'abord, prendre le métro la journée du Marathon de Montréal est toujours un plaisir, je dirais qu'au moins 70% des usagers portent un dossard!! Dans le métro, je m'assois, je ne m'en prive pas, je vais courir durant plus de 5h00, hehe!!.... Et j'essaie de me calmer les nerfs.... On inspire..... On expire.... Trop excitée, trop énervée... Une enfant de 7 ans devant une montagne de cadeaux de Noël, voilà comment je me sens. J'ai si hâte, pourrait pas aller plus vite ce métro???

Enfin arrivée au pont, j'y rencontre avec grand plaisir quelques uns de mes amis (Anne, Daniela, Alexandre, Denki et Patrick), les autres sont quelquepart à travers les 3000 coureurs. Nous sommes tous fébriles et excités!! Anne et moi avons sensiblement les même temps de course, nous allons donc partager le même coral de départ, c'est une très bonne chose, ça nous permet de rigoler et de patienter ensemble sur le pont. Un dernier pipi 2 minutes avant le départ.... Et à 8h30, ça y est, je m'envole vers mon tout premier marathon!!!

J'avais prévu faire mon marathon en 9:1 (courir 9 minutes et marcher 1 minute), c'est une stratégie prônée par plusieurs programmes d'entraînement et de plus en plus utilisée par les coureurs. Sauf qu'après seulement une minute de course, j'ai soudainement changé d'avis, je voulais courir mon marathon en continu. Je savais tout de même pertinemment que cette décision ne mettrait pas ma course en jeu car j'ai toujours couru en continu; il n'y a que quelques semaines que j'avais expérimenté mes longues sortie avec des ratios de marche. J'ai toutefois marché environ 30 secondes à tous les postes de ravitaillement afin de bien boire, remplir mes bouteilles et me reposer un brin. J'ai aussi pris quelques pauses de marche (de 30 à 60 secondes) à quelques endroits, soit par pure stratégie ou parce que je voulais me reposer un peu, je dirais que j'en ai pris 4 (une de moins ou une de plus... je ne me souviens pas vraiment) mais aucune avant la côte Berri du 23e km.

Il fait chaud, c'est humide, mais étrangement, je suis très confortable. Les premiers kilomètres sont légers et si faciles, ça me donne confiance, je suis dans une bonne journée!! Au 3e km, j'entend des cris ''Claireee'', ma cousine Geneviève et mon amie Sylvie D sont assez loin devant moi mais comme il y a un long virage en épingle, nous nous croisons. Je suis toute contente de les voir, nous sautons dans les airs en faisant de grands gestes!! Les onze premiers kilomètres se font sur les îles (Sainte-Hélène et Notre-Dame), il y a donc très très peu de gens qui sont spectateurs, toutefois, vers le 5e km, mon oncle et ma tante (les parents de Geneviève) sont là. Quel bonheur de les voir, je suis si bien et je suis si heureuse de courir, ça me fait beaucoup de bien de pouvoir le partager!

Dès le départ, une coureuse d'une vingtaine d'année s'est mise coude à coude avec moi, je ne la connais pas, je ne l'avais jamais vue avant; elle sera à mes côtés durant les 14 premiers km. Peu après le 14e km, elle a commencé à ralentir, je me suis retournée pour l'encourager par des signes, mais elle ralentissait de plus en plus.... et je ne l'ai jamais revue. J'ai beaucoup apprécié cette compagnie discrète, silencieuse et inconnue, on ne s'est même pas adressé la parole... Elle s'est accrochée à mes pas, mais manifestement ce n'était pas les siens, j'espère que cela n'a pas bousillé sa course....

La course se poursuit, nous sortons des îles et nous serons dans le Vieux Montréal jusqu'au 19e km. Je me sens toujours très bien, merveilleusement bien! Comme j'ignore ce qui m'attend après le 34e km, j'aime mieux adopter une allure très très conservatrice, je cours donc vraiment lentement. C'est tout doux, pas assez rapide pour être essouflée! J'aime bien croiser les gens qui nous encouragent sur le bord des rues, je les remercie immanquablement à coup de ''Merci beaucoup, c'est gentil''. Je suis heureuse, je trippe totalement!!!

Maintenant, je vais bientôt voir mon ami Éric, il doit m'attendre au 20e km pour courir quelques km avec moi. Il ne participe pas à la course ce jour là, il sera là simplement par gentillesse, pour m'encourager dans mon premier marathon. J'ai hâte de le voir! Ce fût un immense bonheur d'avoir Éric à mes côtés, il est naturellement un coureur rapide mais il entre avec facilité dans ma lente cadence, il court à côté de moi, juste quelques centimètres derrière car il a la délicatesse de s'assurer que l'on court à ma vitesse. Il a été mon ange gardien jusqu'au 41e km, du 20e jusqu'au 41e..... !!!! C'est TRÈS GÉNÉREUX!!

Au 22e km, ma cousine Geneviève m'attend sur le bord de la rue (???? Mais que fait-elle là, elle devrait être très loin devant moi???). Toute souriante, elle me dit qu'elle a abandonné car elle ne se sentait pas bien et qu'elle n'avait pas du tout envie de courir un marathon dans ces conditions. Ma cousine est déjà marathonienne, ce n'était tout simplement pas une bonne journée pour elle (trop humide) et elle se reprendra bientôt. Elle m'offre de la glace et de l'eau. Ça me fait du bien de l'avoir vue, je réalise que si ça m'arrive, ce n'est pas un drame de s'arrêter. On reste tout de même maîtres de nos courses, et on fait ça pour le plaisir... Leçon de sagesse au 22e km!!!!

Au 25e km, nous voilà devant notre charmante côte Berri, je la regarde, je la connais bien, je sais comment l'attaquer. J'y vais tranquillement, stratégiquement je choisis de faire un bout de la dernière partie en marchant un peu car je ne dois pas oublier de conserver mes forces.... Éric est toujours à mes côtés, il s'assure régulièrement que je vais bien, on jase de temps en temps, j'ai envie de papoter mais je me retiens, je garde mes forces.....

Au 27e km, qui vois-je courant en SENS INVERSE à toute allure? JP, le coach de ma cousine. Ça y est, il cherche Geneviève. Je crie pour tenter de le prévenir mais JP, le temps de crier et il est déjà trop loin pour m'entendre... Mais peu de temps après, sur Saint-Joseph, il réapparaît et nous dépasse mais cette fois-ci, il entend mes cris. Je lui dis pour Geneviève et il partage environ les 2 km suivant avec nous. Je me balade gaiement dans mon marathon pendant que les deux gars se piquent une p'tite jasette en trottinant à mes côtés; je trouve ça bien sympatique et mon impression de ''coolitude'' grandit.... Mausus que c'est l'fun un marathon!!!!!

On monte le boulevard Saint-Laurent et nous savons que notre copine marathonienne Delphine est bénévole au ravito du 30e km, nous avons hâte de la voir!! Et voilà, notre rayonnante Delphine qui embarque pieds nus pour un joyeux 200 mètres de course avec nous! Elle me complimente sur mon air rayonnant et me dit que je n'ai pas l'air fatigué du tout. Nous sommes tous des gens heureux ce jour-là et moi je sautille de joie!!!

Depuis le tout début de la course, Anne (qui a pris le départ avec moi) est toujours dans mon champs de vision quelques centaines de mètres devant moi. Et au 31e km, on se retrouve côte à côte. C'est bien car ma meilleure amie est justement à cet endroit pour m'encourager (yééééé) et on s'arrête le temps d'une photo. Un peu plus loin, au 32e km le long de la rue des Carrières, il y a Mélanie (amie coureuse spectatrice-cheerleader ce jour-là) qui me reconnait et j'entend crier ''Clairee'', je suis drôlement heureuse de la voir. Au ravitaillement du 32e km, j'ai évité de justesse une catastrophe; comme à 2 autres endroits du parcours, on nous offre des bananes. Je prend donc ma banane et, inconsciente des pelures de banane qui jonchent la chaussée, je glisse sur une des dites pelures et je frôle la débarque du siècle, mais ouf,  je suis restée sur mes jambes!! Éric et moi avons un peu rigolé là-dessus. Juste un peu plus loin, au 33e km, on descend sur De Lorimier, oui oui, on descend!!! Car il ne faut pas oublier qu'on monte (de faux plats, en faux plats, et côtes) quasi sans arrêt depuis le 19e km. Je vais encore très bien, mais je dois dire que descendre, ça fait du bien par où ça passe!!!!! Dans cette belle côte descendante, de belles suprises: Premièrement, comme il fait chaud et humide, certains résidents ont cru bon de sortir leur arrosoir, TRÈS bonne idée, tous les coureurs en profitent en traversant les jets d'eau. Et deuxièmement, mon amie coureuse Pascale qui est là pour m'encourager! Je suis folle de joie et je crois que ça parait!! Je fais les présentations entre Éric et Pascale qui à ma grande surprise ne se connaissaient pas, Pascale s'assure que je ne manque de rien et que je vais bien. Au 35e km, on est maintenant sur la rue Rachel, les fesses commencent à me chauffer mais tout le reste va bien, j'ai encore plein d'énergie.

Je ne sais plus où sur le parcours j'ai eu droit à un verre d'eau offert par un enfant qui s'était monté un petit kiosque de ravitaillement d'eau. Trop mignon. Plus loin, une dame m'a carrément donné une bouteille d'eau neuve. Merci madame! Finalement, au 37e km, j'ai fait un arrêt aux toilettes, ça ne me tentait pas trop, mais je me suis dit qu'à l'arrivée, ça me tenterait encore moins!!!! Je ne me souviens plus trop à quel moment, j'ai dit à Éric que mes jambes allaient très bien mais que je commençais à être essoufflée (!!!!), ben oui tiens donc... et où il est ce mur tant redouté??? Je ne le vois pas, je ne le sens pas, j'essaie même de mettre de l'ordre dans mes souvenirs des derniers kilomètres, tout à coup que je l'aurais eu mais sans m'en rendre compte... Voyons Claire, déconne pas, le mur du marathon, on est loin de la p'tite caresse au visage, je m'en serais rendue compte. J'en viens à la conclusion que j'ai tellement couru lentement que j'ai probablement poussé mon mur à l'extérieur de la distance marathon, je me serais sûrement fracassé le nez dedans vers le 46e km???

Tout de suite après la pause-toilette, nous approchons de l'intersection avec Pie-IX, endroit où ma famille m'attend!!! Je ressens une grande fébrilité et j'ai l'impression que j'ai encore tout plein d'énergie! Je les aperçois de loin,  ma meilleure amie, ma fille Karine, mon fils Carl avec sa copine, ma mère, ma soeur et mon beau-frère. Carl vient à ma rencontre, je suis si heureuse de tous les voir (existe-t-il un mot plus fort qu'heureuse??), je suis si fière de moi et à ce moment-ci, l'endroit où je suis rendue me prouve que je serai bel et bien marathonienne!! Je leur dit que je fais un marathon de rêve, que je vais très bien et que j'aime énormément ma course depuis le début. Après les embrassades, je continue mon chemin. Carl, Karine et ma soeur vont courir avec moi jusqu'au prochain coin de rue où il y a un rassemblement de mes amis coureurs. En courant, j'en profite pour faire les présentations entre Éric et mes enfants et ma soeur, car après tout, la Pie-IX au 38e km d'un marathon, c'est un bel endroit pour faire des mondanités non?

Au coin de Mont-Royal, ma gang d'amis est là!!! Ils crient fort et ils m'applaudissent, je suis contente que mes enfants et ma soeur puissent voir ça! Même les autres coureurs se retournent tellement ça se peut juste pas comme accueil!!! Je sautille, j'applaudis moi aussi, je suis si heureuse de les voir!!!! Le bas de la côte Pie-IX restera un endroit spécial pour moi, j'y ai vu plein de gens que j'aime, qui m'aiment et qui croient en moi, ma famille et mes amis!!! Jamais je n'oublierai ça!!! À partir de là, je monte la côte avec mon ange gardien Éric. Ça se passe très bien, j'ai ralenti mais je cours encore.

Rendue presqu'en haut, je croise Marie-France-Lou qui a terminé sa course!! Ça me fait tellement plaisir de la voir et ça me donne un peu énergie pour la fin de la côte, j'ai marché quelques pas et voilà, on est rendus en haut. Il ne reste maintenant que 3,2 km à faire, je ne pense qu'au fil d'arrivée, je jubile, je n'en reviens pas à quel point cette course fût merveilleuse et facile. Maintenant, j'accélère un peu, je peux me le permettre car la fin est proche.


Au 41e km, Éric me dit qu'il me laissera faire le dernier km toute seule, il veut que je profite bien de ce moment-là; je suis émue, je ne sais pas comment lui dire merci... Et je cours vers ce fil d'arrivée, moment que j'attend depuis de nombreux mois... je regarde autour de moi, je savoure chaque instant, il y a énormément de gens qui encouragent, c'est tout simplement enivrant!!!! J'ai apprécié chacun des derniers mètres, je regardais le fil d'arrivée et je tenais à graver ces moments dans ma mémoire... Voilà, c'est fait, je suis maintenant marathonienne!!! J'ai parcouru la distance en 5h20, ce n'est pas rapide mais j'en suis fière!!!



À l'arrivée ma famille est là, Éric aussi et Gaetan qui a attendu que j'arrive après son demi-marathon. J'ai terminé, c'est fini, mais je ne me sens pas fatiguée, je n'ai mal nulle part, seuls mes genoux sont un peu chauds; j'ai même une impression de puissance!!!! Je mange mon lunch et ma famille et moi continuons d'assister à l'arrivée des coureurs durant une bonne demie heure; nous nous étonnons tous de voir des coureurs, hommes et femmes, de 20 ans, de 30 ans... Ils arrivent derrière moi!!!! Je mesure tout à coup ma performance un peu mieux.... Sur le chemin du retour, je vois plein de coureurs qui sont encore sur Rosemont, plusieurs ont l'air de beaucoup souffrir; il s'en est fallu de très très peu pour que j'aille courir avec eux pour les encourager, j'ai vraiment failli le faire, moi j'avais l'impression de ne pas en avoir eu assez et j'avais tellement envie de les aider...

Rendue à la maison, surprise, la maison est décorée et il y a des chips qui m'attendent, PLEIN de chips... J'ai bien essayé de dormir un peu après le diner, mais j'étais encore trop excitée!!!! J'ai passé le reste de la journée en pyjama, avec ma médaille dans le cou!!

Le lendemain matin, quelques raideurs dans les hanches durant quelques minutes au lever et ensuite, presque plus rien.  Ma démarche est normale, je descend les escaliers sans courir mais tout à fait normalement. Je suis presque déçue car je ne veux pas donner l'impression qu'un marathon est une chose banale et facile. Je sais bien que je suis marathonienne, mais j'ai beaucoup de difficulté à le croire, et n'ayant ni sérieuses courbatures ni bobos, ça ne m'aide pas à réaliser. Mon corps n'est ni pire ni mieux que suite à un entraînement normal. Le mardi matin, je suis même allée à mon cours d'aqua-zumba. Je respecte un congé de course de 10 jours, mais j'ai déjà hâte à mercredi prochain!!!!

J'ai donc vécu une course de rêve. Dès le début de mon entraînement, j'ai traité la distance avec grand respect et j'étais donc très bien préparée, dimanche j'étais au summum de ma forme, je crois que j'ai su gérer ma course comme une pro, j'ai été encouragée, gâtée pourrie, un véritable rêve!!!

Je n'ai pas de mots assez forts pour décrire ce que j'ai vécu dimanche dernier, c'est bien dommage, j'aimerais tellement partager mon plaisir avec justesse; je suis une adepte du point d'exclamation mais encore là, c'est insuffisant.... le point d'exclamation n'est pas à la hauteur!

Bonheur intense!!!!!!!
Depuis le fil d'arrivée, je ne pense qu'à recommencer!!! Et je VAIS recommencer! Accomplir ce genre de défi, ça donne des ailes. Le plus difficile sera de choisir mes prochains rêves, car maintenant, tout est possible! La vie ça goûte si bon!!!