Mon dernier billet remonte à 45 jours, une éternité! L'explication est bien simple. Depuis que je fais des sorties de plus de 26 km, j'avais énormément de choses à dire, en fait, beaucoup trop de choses à dire... Tellement que chaque fois que j'ai tenté de construire un petit texte, il était clair que ce serait un fouilli totalement sans queue ni tête! Mais bon, aujourd'hui je soumet tout de même un fouilli bien garni, ne serait-ce que pour garder trace de la magnifique expérience que je suis en train de vivre, comme une photographie de mes états d'âme, photo que je regarderai de temps en temps avec plaisir et nostalgie. Donc voici donc ce méli-mélo bien séparé par des murs (paragraphes) pour éviter de s'y perdre. Le texte est long, mais il est surtout pour moi, alors si lecteurs il y a, pas d'obligation de vous rendre jusqu'au bout.
1) Parlons d'abord nostalgie. Mon entraînement-marathon s'achève et j'en suis plutôt triste (d'ailleurs le gros de l'entraînement est terminé et je suis maintenant en période d'affûtage, mon volume de kilométrage ira donc en diminuant). Je suis tristounette car cet entraînement-marathon aura été une des très belles expériences de ma vie. Bien sûr, j'aime courir et j'ai beaucoup aimé m'entraîner pour les autres distances mais je dois reconnaître que la satisfaction et le plaisir n'auront jamais été aussi grands que maintenant. Je crois qu'il y a quatre raisons principales à ce constat: De un, depuis mon entraînement pour le demi-marathon, je me suis découvert une passion pour la longue distance et j'ai donc été très bien servie en entraînement-marathon. De deux, je suis une coureuse plus aguerrie, plus renseignée, et je connais de plus en plus les limites et les capacités de mon corps, mes entraînements sont donc beaucoup plus réfléchis et adaptés à ma condition, d'où le plus grand plaisir. De trois, je fais partie de l'extraordinaire communauté Dailymile et ça augmente le plaisir de façon vraiment exponentielle! Et finalement de quatre, m'entraîner pour un marathon (et ultimement pouvoir devenir marathonienne), ça repésente une revanche incroyable sur les moments intensément difficiles que la vie avait placé sur mon chemin. C'est pour moi la revanche de rêve et je suis tellement fière de moi car je reviens de si loin.... si loin.... Personne ne peut imaginer À QUEL POINT cet accomplissement est bénéfique pour moi! Je croyais que franchir le fil d'arrivée serait le moment X qui marquerait le coup, mais après avoir vécu les 15 dernières semaines, dans ma tête, j'ai déjà réussi! Je suis nostalgique car ça se termine. Je sais bien que je vivrai d'autres beaux entraînements, mais il n'y aura eu qu'une seule ''première fois''.
2) L'expérience de mes sorties de plus de 23 kilomètres est pour moi une joyeuse révélation et je m'y suis franchement amusée! J'ai découvert qu'ici, l'improvisation a peu de place et la préparation revêt toute son importance, mon esprit scientifique y a carrément pris son pied! J'ai aussi pris conscience de l'importance de ce qu'on laisse traîner entre nos deux oreilles; entre autre, durant un entraînement de 30 km, le négativisme n'est pas le bienvenu. Avant une longue sortie je suis toujours un peu anxieuse mais je me parle: ''Claire, tout l'entraînement est là, c'est ici que ça paye, tu te laisses simplement aller et tu admires le travail''. Aussi, durant la course, je m'amuse à faire d'inombrables calculs exactement comme mon amie coureuse Sonia; certains de ces calculs sont très utiles et servent à bien gérer ma course, d'autres sont franchement plus farfelus et servent soit à déjouer mes sensations ou encore à simplement occuper mon esprit ailleurs! Par exemple, depuis quelques semaines, à chaque début de longues sorties, je partais pour 8 fois 5 km (ce qui fait 40 km), j'habituais donc mon esprit à trouver la chose normale. L'idée de faire 40 km est un peu lourde sur les neurones, mais 8 fois 5 km, ça me semble plutôt bien tolérable; et même si je partais pour seulement 26 km, je me disais que j'allais faire 8 fois 5 km (et ma course se terminait donc peu après ma 5e fois 5 km)... et à chaque tranche de 5 km de complétée, je faisais le décompte: Il me reste 7 fois 5 km.... etc... Et plus la course est avancée, plus je décortique aussi chaque tranche: 5 km, ce n'est rien d'autre que 5 fois 1 km... Oui, je sais bien que 8 fois 5 ça ne fait pas 42,2 km, mais je m'arrangerai bien avec les 2,2 km restants, j'ai d'autres trucs et astuces dans mon sac!
3) Mon principal objectif était me me rendre sur le pont Jacques Cartier, au départ du marathon. Je peux donc presque dire que j'ai réussi! C'était mon principal objectif car mon passé de blessures de course me laissait un peu perplexe face au défi de passer à travers 18 semaines d'entraînement-marathon. He bien, je n'ai eu aucun bobo, j'en reviens pas encore, même pas un petit ongle noirci, rien rien!!! Mon expérience s'en trouve encore plus extraordinaire!
4) J'estime que je suis fin prête à courir mon premier marathon. Je suis bien entraînée et j'ai tout testé, des vêtements jusqu'à l'alimentation avant (carbo-load), juste avant (déjeûner), pendant la course et après la course, et jusqu'à mon plan de course qui est presque finalisé. Mes nouveaux souliers magiques sont achetés et déjà bien rodés, ils sont prêts! J'en suis vraiment aux derniers réglages, des pécadilles du genre: ça m'agace lorsque la boucle de mes souliers ballotte sur mon pied (je l'enfile donc sous les lacets)... J'ai fait de TRÈS nombreux tests de toutes sortes et je suis maintenant prête.
5) Pour mon demi-marathon j'avais opté pour l'entraînement de John Stanton, et comme ça s'était très bien passé, j'avais à nouveau décidé de choisir Stanton pour mon entrainement-marathon. J'en ai maintenant la preuve, les plans de Stanton me vont comme un gant, on dirait qu'il a bâti ses programmes exprès pour moi!!!
6) Finalement je m'incline bien bas devant tous ceux qui s'entraînent pour un marathon tout en travaillant à temps plein (et si on ajoute d'autres responsablités (des enfants par exemple), je m'incline encore plus bas!) Un entraînement-marathon ça demande un temps fou et de nombreux sacrifices; moi je ne travaille pas et mes enfants sont grands, adultes, partis de la maison et heureux! J'ai donc pu vivre mes entraînements avec peu de contraintes, ce qui m'a aussi valu de me tenir loin du sur-entraînement car j'ai eu le loisir de me reposer comme j'en avais besoin. Alors chapeau à tous! Cependant, je vous souhaite intensément de courir jusqu'à l'âge où vous pourrez vivre la même expérience que moi, c'est magique!
7) J'aurais tant d'autres choses à ajouter..... Mais je terminerai en disant une phrase que j'ai entendue du coach (Gilles) dans l'émission ''Mlle court'': Le matin du 25 septembre ce ne sera ''...pas un moment d'appréhension, mais un moment de célébration''.
J-19, je célèbre la vie avec tout ce qu'elle m'apporte! Courir est tellement une manière géniale de découvrir de quoi on est capable, de quel bois on est fait et ça nous apprend à respirer la vie et à l'apprécier en lettres majuscules!!!
Tu fais une belle préparation et tu me sembles très sereine. Tu es partie pour faire un marathon mémorable. Bonne continuation.
RépondreSupprimerJ'adore te lire ! Félicitations pour tout ce bel entraînement. Tu m'inspires ! Bon marathon et bonne course !
RépondreSupprimerTi-Jul
J'aime! Rien d'autre a ajouter!
RépondreSupprimerIl n'y a pas que tes souliers qui soient magiques...
RépondreSupprimerJe n'ai pu faire que de lire ton billet en entier. Il est vraiment très inspirant. Savoure bien ce premier marathon. Mais ne soit pas triste, tu pourras en faire de nombreux après. Surtout, que tu aimes la longue distance.
RépondreSupprimerBon marathon, mais tu sais il semblerait que le 2e marathon est celui où les gens éprouvent le plus de difficulté. Alors tu auras le défi de réussir ton 2e marathon. ;-)
RépondreSupprimerMagique en effet, toi encore plus que les souliers.
RépondreSupprimerComme tu m'inspires chère Claire...merci pour ce beau témoignage. Merci aussi pour ton encouragement. La douleur au pied se calme, même s'il en reste un petit peu. Je sens que c'est déjà mieux et je me donne le temps de bien récupérer, quitte à sauter une ou deux sorties cette semaine. Je ferais du vélo à la place. Comme toi, j'ai de plus en plus confiance que je serais sur le Pont Jacques Cartier le 25 septembre. J'aimerais tellement te rencontrer et pouvoir te faire un calin de bonne chance! Maintenant, j'ai super hâte de lire ton billet post-marathon :)
RépondreSupprimerTu as réussi à relever tous les défis que ton programme d'entraînement t'imposait, et ce pendant un été qui ne se prêtait vraiment pas à ça, alors sincèrement, bravo! On devrait peut-être te surnommer «la dame de fer». ;-) En plus, tu sembles n'avoir rien laissé au hasard pendant ta préparation, ce qui est tout à ton honneur. Bon marathon si tu n'écris pas d'ici là, et moi aussi j'ai hâte de lire ton compte-rendu!
RépondreSupprimerToute une inspiration pour nous chère Claire! Je te shouhaite tout pleins de moments Magiques tout au long de ton premier Marathon! Félicitations!
RépondreSupprimerTon enthousiasme fait plaisir à voir.
RépondreSupprimerIl n'y a plus qu'à mettre le point final à cette belle aventure dans quelques jours!
(et un point ce n'est pas une fin en soit, mais juste le moyen de recommencer autre chose).
Tu as vraiment vécu une belle expérience d'entraînement pour ton marathon! Super! C'est vrai que c'est un peu triste quand le premier marathon est derrière nous. Cependant, je crois que les marathons qui suivent peuvent être tout aussi palpitants sinon plus. Pour ma part, ma préparation pour mon deuxième marathon a été beaucoup plus merveilleuse que la préparation pour mon premier. Et la prochaine fois, tu pourras peut-être combiner l'expérience avec un voyage!
RépondreSupprimerC'est magique ce que tu vis. Et ce le sera jusqu'à la ligne d'arrivée :)
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